

Puisque les images parlent, il est évident que la vision d’un mur situé dans une toilette publique d’une école secondaire en dit long sur l’inaction collective qui perdure depuis des décennies. Ce mur attire les regards – non pas par son originalité, mais par sa décrépitude, son état honteux : peinture écaillée, rouille avancée, un véritable monument qui démontre l’indifférence totale envers des valeurs pourtant fondamentales. Ce mur est un témoin incontestable d’abandon collectif. Comble du laisser-aller : le lavabo à jets multiples de cette toilette publique ne fonctionne plus depuis au moins 20 ans! Il ne reste qu’un seul lavabo simple en fonction, adjacent au mur dégoûtant.
Dans un établissement où l’éducation à l’hygiène et le respect des lieux devraient être au cœur des valeurs enseignées, il paraît absurde qu’un lieu d’aisance publique pour nos jeunes soit négligé pendant plusieurs décennies à ce point. Ce mur et le lavabo collectif n’ont jamais reçu toute l’attention dont il mérite. Cette détérioration avancée est devenue une partie intégrante du décor scolaire. Quelle tristesse de constater ce délabrement des lieux dans une de nos écoles publiques fréquentée par près de 2 000 élèves. On imagine facilement que certains élèves de cette école ne reçoivent pas toute l’attention qu’on devrait leur consacrer. Mais la direction dans cette affaire, quelle part de responsabilité a t’elle? Impossible qu’elle ne soit pas au fait de l’état délabré de ces lieux.
Il leur montre qu’il est acceptable de laisser les choses se détériorer sans intervenir. Il leur enseigne que ce qui est abîmé peut le rester, qu’il est inutile de réparer, d’améliorer, de se soucier de son environnement.
C’est une image négative de négligence collective que l’on impose à la jeunesse par l’inaction.
Et si, au lieu de l’ignorer, une bonne description de la situation par quelques individus et un peu de pression sur la direction menait à sa restauration? L’union fait la force! Ce simple geste enverrait un message important : celui du besoin d’un environnement sain, de la responsabilité collective et du souci que la direction doit porter envers l’hygiène et le bien-être des élèves. Cette action renforcerait l’idée qu’il est important de créer un environnement scolaire sain et motivant.
Alors, pourquoi ne pas tenter d’améliorer au quotidien ce dont nous avons le pouvoir et ne plus sombrer dans la négation et l’abandon. Il serait faux de dire qu’un quelconque gouvernement est responsable de ce laisser-aller collectif. Chaque petit changement provoqué deviendrait alors le moteur de nos idées créatrices consacrées à établir un monde meilleur et plus positif.
L’inaction face à un problème aussi visible et facile à régler n’est pas une fatalité. Elle est un choix – un choix qu’il est toujours temps de changer… pour que l’inaction cesse d’être la norme et que l’action favorise la progression de la collectivité vers un monde plus sain.
Michel Aubé PhD