L’histoire de la science est fascinante. Mais comment est née la science et pourquoi devrions-nous y croire? La science naît de cette attitude d’humilité : ne pas se fier aveuglément à ses intuitions. Ne pas se fier à ce que tout le monde dit. Ne pas se fier à la connaissance accumulée par nos pères et par nos aïeux.
Les meilleures explications scientifiques actuelles sont celles reconnues par les pairs qui en doutent à prime abord et savent les mettre à l’épreuve.
Ce qui rend la science puissante, ce n’est pas qu’elle donne des réponses définitives. C’est qu’elle cherche sans relâche les meilleures réponses possibles, à un moment donné. Et elle accepte de les changer si de meilleures réponses apparaissent. Les connaissances scientifiques aident notre civilisation dans d’innombrables domaines.
Bien sûr, plusieurs diront que les scientifiques sont corrompus et que les données sont biaisées volontairement pour en tirer plus de bénéfices. Ils ont raison, mais seulement pour une minorité de scientifiques. Bienvenue dans notre monde où très souvent l’argent domine le cœur et entraîne de la malhonnêteté et de la corruption.
Les scientifiques doivent tenir compte de tous les biais possibles lors de l’analyse des données obtenues ou consultées.
Nous sommes sensibilisés à ce phénomène dès nos premiers pas en recherche universitaires et tous les auteurs d’articles scientifiques doivent déclarer les possibles conflits d’intérêt avec le sujet de leur publication. Nous lisons des centaines de publications scientifiques par année et nous passons des milliers d’heures en laboratoire pendant notre parcours académique. Voilà une objectivité basée sur une analyse détaillée des informations disponibles.
En plus, il faut se questionner sérieusement sur l’empreinte écologique laissée par les travaux de recherche en science. La fragilité de l’environnement ne fait plus de doute, il faut protéger la nature et les espèces indigènes qui s’y trouvent. L’écologie a établi un ordre qui façonne l’évolution des organismes vivants et toutes les composantes sont le fruit de milliards d’années d’évolution et leur utilité dans le maintien de la vie se révèle à travers les données scientifiques accumulées jusqu’à aujourd’hui. L’équilibre doit être l’idéal de nos ambitions.
Voici ce que Carlo Rovelli physicien, philosophe des sciences et auteur prolifique a écrit dans son livre Par-delà du visible1
“La conscience des limites de notre connaissance est conscience aussi du fait que ce que nous savons, ou croyons savoir, peut aussi se révéler imprécis ou erroné. …
… il nous faut avoir le courage d’accepter que ce que nous croyons savoir, y compris nos convictions les plus profondes, puisse être erroné, trop naïf, un peu stupide. “
Voilà deux extraits qui reflètent bien l’état d’esprit des scientifiques, le doute et la remise en question. Ce n’est pas un manque de respect envers les anciens, c’est une posture intellectuelle essentielle à la science.
En conclusion, les résultats et les théories scientifiques qui font l’unanimité parmi la communauté scientifique sont fiables car ils ont été vérifiés et validés par des pairs aguerris. La plupart du temps il faut avoir une formation dans le domaine d’intérêt pour comprendre un article scientifique pointu qui relate des mécanismes complexes.
La science n’a pas fini de nous impressionner car la science ne sait pas tout!
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Rovelli, Carlo. Par-delà le visible : La réalité du monde physique et la gravité quantique. Odile Jacob, 2015.

